Dans l'après-midi du dimanche 16 septembre
2018, le slam a trouvé son feu vert à Roroli Hôtel pour ouvrir la voie au
Street Parolier, le tout nouveau projet de Condamné.
La rue a ses langages et ses réalités, cela a
été difficile pour elle de trouver un bon traducteur parmi le commun des
mortels. Elle a enfin mis la main sur Condamné et depuis il est devenu son porte-parole.
En ce sens, la poésie des mots avait donné rendez-vous, ce dimanche 16
septembre 2018, à Roroli Hôtel pour écouter l'écho des rues qui résonne dans la
voix du Street Parolier, un projet personnel du jeune slameur qui a convergé les
voix des condamnés du béton et du ghetto sur un disque béni de 6 morceaux bien
slamés.
Le spectacle commence vers les 5 heures, on a
certes perdu du temps mais les slameurs comme LFD, Laloi, Djofouki, Joe Bélo et
Jerry HD qui ont défilé sur la scène, nous en a fait gagner bien plus que cela.
À tout seigneur tout honneur, c'est le Street Parolier qui boucle la boucle en
donnant la dernière prestation, il a slamé les 6 morceaux et le public est
parti avec la tête bien remplie des paroles de la rue qui a emprunté la voix de
Condamné pour tout avouer.
Pour Condamné, il n'a pas de fans mais plutôt
des amis qui le supportent et qui apprécient ce qu'il fait. Le slameur s’est
senti honoré parce que grâce à eux, encore une fois, sa soirée a été une réussite.
À travers eux, ses dires ont trouvé vie. Toutefois, il s’inquiète. Les jeunes
slameurs livrés à eux-mêmes sont comme des enfants ne pouvant recevoir une
alimentation saine et solide, parce que, comme la dure réalité de ceux qui
occupent la rue, aucune instance ne prend en compte le slam en Haïti. Le slam a
cette richesse culturelle qu’on se demanderait pourquoi pas ? On est là à
demander ou à espérer que ce nouveau ministre de la culture entendra le cri des
enfants du slam qui surgit sur tout le pays.
HD-MAGAZINE
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